jeudi 13 octobre 2011

Dharamsala - Pathankot - Chakki Bank - Gorakhpur

1ère partie de ma grande aventure vers le Népal, la route vers le train.

Je quitte McLeod Ganj dans un bus public, le genre de bus qui devient très vite peuplé de monde grouillant, bruyant, puant. Le voyage se passe cependant sans encombres et j'arrive 4 heures après à Pathankot, en pleine nuit noire. Je traverse une sorte de bidonville surpeuplé et très animé. J'arrive sur un chemin longeant la voie de chemin de fer et commence à regretter de ne pas avoir pris un rickshaw. Il fait nuit noire, je croise des mecs qui me fixent et c'est la pleine Lune. Au sicours.





Finalement, j'arrive à la gare de Chakki Bank sain et sauf à 20h30 et… J'hésite entre Gare du Nord, le foyer Sonacotra et le Secours Populaire. Ca dort par terre, ça crie, ça pue ça bouffe et ça te mate de bas en haut.

Et là je réalise que mon billet de train ne sert à rien.

En fait en Inde le train c'est un peu leur loto national : on peut booker son train mais si on est en waiting list il faut prier pour que les gens devant soi se désistent. Sinon dans l'cul Lulu. Et j'ai jamais été fait pour les jeux de hasard…
Un homme d'une cinquantaine bedonnante, qui ronflait et snirflait affalé sur son siège perçoit mon désespoir et me dit que mon billet ne sert à rien. Merci le gros, much appreciated. Là j'sais pas ce qui lui à pris, il a voulu m'aider. Comme ça. J'ai crû à un piège type j't'embrouille, j'te sers de guide, j'te dévalise avec le sourire. Mais non, là on aurait plutôt dit le mec sans-ami et collant du film "Un ticket pour deux", pour ceux qui voient de quoi j'parle.

Il avait son train à 22h mais a décidé de rester toute la nuit pour me faire entrer dans ce satané train pour Gorakhpur, arrivée prévue 0h30. Il voulait négocier avec le contrôleur en Hindi pour qu'il me prenne. Du coup on est resté sur le quai à discuter de l'Inde qu'il appelle "Country of incertitude and permanent changement" et m'a conseillé de me marier avec une indienne. Il a fait 50 aller-retour entre notre banc et je-ne-sais-où pour demander je-ne-sais-quel-renseignement, se déplaçant lentement et frôlant plusieurs fois la crise cardiaque -parce qu'en fait il était cardiaque et asthmatique le bougre- J'ai crû (mais vraiment) qu'il allait y passer plusieurs fois tellement il était essoufflé.

Finalement mon train arrive avec 1 heure de retard, on a du traverser la voie à l'arrache et son coeur a encore failli lâcher. Le train est arrivé, il a baragouiné quelques mots en Hindi au contrôleur qui a accepté de me prendre. "Go my frrrriend go !" et il m'a poussé dans le wagon-couchette classe 2 Air Conditionned tout confort, en baisant les pieds du Sikh de contrôleur. Et tout ça gratuit, à l'oeil juste un gros au revoir et un gros sourire.
Y'a des gens comme ça, tu sais pas pourquoi ils t'aident sincèrement sans que t'aies rien demandé. Ca serait pas arrivé en France ça, c'est aussi ça "l'Incredible India".

Dans le train des personnels de bord proposant des boissons et de la nourriture. Le voyage s'est bien passé, je captais pas toujours le edge sur mon iPhone. Donc j'ai dormi, joué sur mon iPhone 4 (Merci Apple pour nous fournir de merveilleux passe-temps) et re-dormi perché sur ma couchette en hauteur.





Arrivée 20h plus tard à Gorakhpur sans encombre, j'arrive dans une gare pire encore que Chakki Bank, encore plus grouillante et farfouillante. Mon sauveur m'avait parlé de dortoirs loués à la nuit dans la gare même mais je n'ai pas le courage de chercher. Ma tête s'est mise à tourner et je me suis senti pas super frais d'un coup... Passer d'une clim' à 35 degrés d'un coup m'a pas trop réussi je crois... Je décide donc de me prendre une chambre d'hôtel devant la gare...



Et là horreur. Comme je le pensais c'est moche, sale, moisi de partout, plein de cafards... Et c'est cher en plus, ils se font pas chier hein. J'en ai presque la gerbe, je crois vraiment que c'était les pires hôtels de toute l'Inde.
Je prend donc un rickshaw et me dirige vers l'Hôtel President, dont une grosse pancarte est affichée face à la gare. Ca à l'air classe, propre, cher. Allez, on se fait plaiz'.
Arrivé à la réception, le type de l'hôtel me sort qu'il n'a plus que la foutue suite présidentielle à 3500 inr la nuit à me filer... ! Complètement rincé, j'accepte et me dit que ça ne me fera pas de mal après 20h de voyage de me chouchouter un peu.
La suite est classe, propre, rien à dire. Ils me font à bouffer à la carte pour un prix cher mais acceptable. J'ai même droit à une glace à la vanille ! Et surtout j'ai un valet de chambre en mode prostituée de luxe prêt à tout pour mon plaisir.
Je fous la clim' à fond, me lave et m'endort paisiblement tel un Maharadjah à Gorakhpur.


 



Je pense que je trouverais des taxis vers 7h du mat' pour aller à Saunauli chercher mon passeport… Je suis donc dans les temps, c'est merveilleux : )

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